La municipalité d'Angers
— 40 —
ils répétéront si souvent la formule auguste, qu'il est impossible qu’elle s’efface de leurs cœurs. Jamais le patriotisme n'avait été si généralement manifesté, et jamais les citoyens n’en avaient donné des preuves aussi vraies et aussi sincères. Animés du civisme le plus pur, ils se sont réunis, par quartier; ils ont fait des‘soupers de famille où régnait la gaieté la plus innocente; chaque habitant y portait son couvert, son mets et son vin. Toujours le serment civique était le préalable de cette union si fraternelle. Des cris de Vive la Nation, la Loi et le Roi se faisaient entendre de toutes parts. Partout la danse a terminé le repas. Une multitude étonnante de citoyens des deux sexes, enivrée de cette amitié la plus tendre qui a toujours caractérisé l'esprit conciliant des Français angevins, a parcouru toute la nuit les rues,
qui étaient toutes illuminées. Jamais fête plus joyeuse,
moins bruyante et plus tranquille. »
VI. — Au mois de septembre eut lieu, à Angers, lPinsurrection des perreyeurs, et la municipalité dut intervenir pour la réprimer. Nous lisons à ce sujet dans les Affiches d'Angers : |
« Malgré la sage surveillance des corps administratifs, notre ville, qui avait toujours joui de la plus grande tranquillité, vient d’éprouver une insurrection que la malveillance à incitée et qui ne peut être imputée qu'aux ennemis de la chose publique.
. «Le samedi 4 septembre, vers les dix heures du matin, des femmes du peuple, rassemblées sur la place du marché, comme prévenues qu’à la même heure le blé devait hausser, renversèrent les boisseaux, les cuviers et tous les ustensiles contenant le blé, qui devinrent dans un instant la proie des flammes. Un bûcher allumé au milieu de la place menaçait d’engloutir tout ce qui eût osé résister, si M. le Maire, dont le zèle et le patriotisme sont connus, n’eût requis sur-le-champ le régiment de Picardie
’