La municipalité d'Angers

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animé de l’espoir que lui donne la résolution prise par le département, le district et la municipalité, accourt avec empressement au Champ-de-Mars et annonce aux perreyeurs que le pain est diminué et qu’on ne cesséra de s'occuper du bonheur du peuple. Ceux qui l’entendent, le remercient, applaudissent, bénissent M. le Maire et ses soins. Les signes de paix se manifestent, les perreyeurs élèvent leurs bonnets sur des piques, jettent leurs chapeaux en l'air. C’était le moment du crime et de l'horreur. — M. le maire annonçait à tous la paix; mais, par une insigne trahison, les perreyeurs fondent sur la garde nationale, font feu sur elle, et malgré qu’elle fût peu nombreuse elle se défend et contient en respect cette foule odieuse. M. le Maire, sans armes, rentre au milieu des assaillants, avertit la municipalité qui se joint à lui pour proclamer la loi martiale, et le drapeau rouge fut déployé. Le régiment impatient de montrer son courage et son patriotisme, qui n’attendait que l’ordre de marche, vole au secours de la garde nationale, ne connaît plus de danger, franchit les barrières du mail, et lui aide à disperser en moins d’une demi-heure tous les séditieux, qui fuient de toutes parts. Les uns sont renversés, les autres blessés, et une douzaine environ de tués. Deux des chefs ont été pendus sur la place du Champ-de-Mars, théâtre de leur crime, et on instruit par continuation contre plusieurs autres, au nombre desquels sont plusieurs femmes coupables, dont une a été prise la veille. Aucun des bons citoyens n’a été tué; plusieurs ont été blessés, mais heureusement personne n’est en danger.

« Après tous ces détails d'horreur et de sang, le cœur flétri semble se ranimer, en songeant à tout ce que nous devons de reconnaissance et d’attachement à ce brave régiment de Royal-Picardie qui, depuis près de quatre ans qu’il habite dans nos murs, n’a cessé de nous donner des preuves de son zèle, de son patriotisme et de son

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