La patrie Serbe

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Cctte belle victoire prouva à l'Autriche l’insanité de ses illusions, ef lui donna une sévère leçon d’appréciation sur la valeur Serbe. Les troupes du général Potiorek laissèrent à leurs adversaires, dans cette défaite : 60.000 prisonniers, 126 canons, 362 caïssons, 70 mitrailleuses, 2.000 chevaux, 3 drapeaux, erc. (1).

Nos cœurs français ont tous été conquis par l’attitude du Roi Pierre, nous sommes glorieux de le considérer comme faisant un peu partie de notre chère France, puisqu'il a si vaillamment illustré notre uniforme militaire. Nombreux sont les auteurs qui décrivent l'épisode du Roi partant en automobile, pour atteindre Belgrade encore chaudement disputée, Venu à toute vitesse malgré la bataille qui faisait rage dans les faubourgs, le souverain s'arrêta devantla cathédrale. Pénétrant dans l'église il tomba à genoux sur les dalles et remercia Dieu de la protection accordée à la Serbie. Les jeunes Princes suivirent leur père, et le Ze Deum résonnant sous les voütes du sanctuaire se

répandit dans la ville enthousiasmée, encore brülée à:

certains endroits par les flammes courbées sur elle. Apprenant la présence de leur vieux Roi, les habitants restés malgré l'invasion, se précipitèrent pour l'acclamer. En fait d’Autrichiens il n'y avait plus que des prisonniers et des cadavres sur le territoire de la Patrie Serbe. Le bon Roi Pierre voyant son pays débarrassé ne demeura pas dans Belgrade; il Constala les dégâts faits à son palais, puis, tout simplement, s'en retourna à Vrargska-Bagna, laissant à sa place, à la tête du royaume, le jeune régent, Prince Alexandre.

1: Champaubert, {lustralion du 13 mars 1915.