La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

EX CONVENTION NATIONALE, LA RÉPUBLIQUE 85

il piteusement, il y a quelques jours, à ce sujet, que le peuple avait besoin d'un prêtre pour rendre le dernier soupir... Je lui montrerai Condorcet fermant les yeux à d’Alembert !.. » (KIT).

Le 18, le projet fut défendu en termes excellents par le girondin Ducos :

« La première condition de l'instruction publique, dit-il en concluant, est de n'enseigner que des vérités: voilà l'arrêt d'exclusion des prêtres ! » (KIV).

La Convention revint plusieurs fois sur cette question si importante de l’enseignement primaire (1). Elle avait l'intuition profonde que l'organisation de cet enseignement pouvait devenir la sauvegarde du régime démocratique ; malheureusement, elle n’eut ni le temps, ni l'argent nécessaires pour réaliser les idées de Condorcet. La Révolution française a du moins le mérite d’avoir bien compris le problème de l'éducation nationale et d’avoir posé les principes que nous nous efforçons d'appliquer aujourd'hui.

« Toute la politique de la France, lit-on, dans les maximes politiques de Rabaut Saint-Etienne, est désormais dans la propagation des lumières et dans la liberté de la presse. Le livre de lalphabet sera l'instituteur de la génération qui arrive et les écoles primaires de France seront l'école du genre humain ».

(1) Consulter le savant ouvrage de M. Guillaume : Procèsverbaux du Comité de l’Instruction publique.