La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA CONVENTION NATIONALE, LA RÉPUBLIQUE 8%

menter la guerre civile, il n’ÿ avait aucune raïson particulière de proclamer un droit dont ils avaient déjà usé si étrangement. Vergniaud, le 19 avril, montra une grande fermeté philosophique en s’opposant à tout article sur la liberté des cultes dans la Déclaration des droits :

« L'article que nous discutons, dit-il, est un résultat du despotisme et de la superstition sous lesquels la France a si longtemps gémi. La maxime de l'Eglise catholique : hors de l'Eglise point de salut, n’avait pas établi en France Finquisition, mais elle avait garni nos bastilles. Lorsque la Constituante donna la première impulsion à la Liberté, il a fallu faire cesser l’affreuse intolérance qui s'était établie, et, pour détruire des préjugés qu’on ne pouvait attaquer de front, consacrer le principe de la tolérance ; Déjà c'était un grand pas. Mais aujourd'hui, nous ne sommes plus au même point. Les es+ prits sont dégagés de leurs honteuses entraves, nos fers sont brisés. et dans une déclaration des droits sociaux, je ne crois pas que nous puissions consacrer des principes absolument étrangers à l’ordre social ».

Cette fois, Danton (XVI) s’associa avec chaleur aux idées défendues si éloquemment par Vergniaud. Gensonné et Salles opinèrent dans le même sens, et finalement Vergniaud eut gain de cause ; l’article relatif à la libérté des cultes

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