La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

88 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

fut ajourné jusqu'au moment où Fon ‘discuterait_ la Constitution. i

Eloignant toute idée mystique, Vergniaud dit encore, dans son discours du 8 mai sur les ba-. ses constitutionnelles : « Les anciens législateurs, pour faire respecter leurs travaux, faisaient intervenir quelque dieu entre eux et le peuple. Nous, qui n'avons ni le pigeon de Mahomet, ni la nymphe de Numa, ni le démon familier de Socrate, nour ne devons interposer entre . le peuple et nous que la Raison ». .

Cependant, la lutte des Girondins et des Montagnards, devenue plus violente que jamais après le procès de Louis XVI, rendait stérile toute la volonté réformatrice de la Convention nationale. Les séances comme celle du 19 avril, où l’Assemblée discutait avec calme les plus grands principes, n'étaient que de légères et courtes accalmies au milieu de l'orage des passions dé- . chaînées. Les Conventionnels, divisés par des préventions réciproques, faillirent plusieurs fois en venir aux mains. Quelques-uns voyaient bien le danger de ces querelles intestines sans cesse renaissantes : le salut pouvait être dans union < des Girondins et des Montagnards indépendants. Danton et quelques Girondins le comprirent ; ils organisèrent des conférences de conciliation, mais malheur eusement ces essais de rappre ochement échouèrent. ;