La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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formant le noyau du clergé constitutionnel, accomplirent le miracle d'accorder leurs croyances religieuses avec les idées de 1789, et servirent avec zèle la cause de la Révolution. Mais d'autres prêtres allèrent plus loin : poussés par la peur et l'intérêt, ou même séduits par le fanatisme nouveau, ils renièrent leur foi, devinrent ultra-terroristes et montrèrent dans leurs nouvelles convictions une furieuse intolérance.

Le 7 novembre 1793, (17 brumaire an TD), ‘Gobel, évêque de Paris, et les « citoyens ses vi‘Cairés », vont renoncer au sacerdoce devant la ‘Convention (1). Le 10 a lieu la première fête de la Raison (XIX), et le 23 la Commune ferme tous les sanctuaires, aussi bien protestants et juifs que catholiques.

« Quiconque, porte l'arrêté, demandera la réouverture d’un temple sera arrêté comme sus‘pect » (XXII). Chaque jour, des députations -de gens affublés d’habits et d’ornements sacerdoTaux viennent donner à la Convention le spectacle ridicule de leurs transports : on danse devant elle sur l'air de Marlborough ou de la Carmagnole et l’on dépose un tas d’encensoirs, de

. (1) Gobel se borna à se démettre de ses fonclions, sans renier la foi catholique. Le curé de Vaugirard, en déposant ses lettres de prêtrise, déclara qu’il abjurait son ancienne religion, et l’on vit aussitôt plusieurs évêques ou prêtres constitutionnels, membres de la Convention, imiter cet exemple, ainsi que Julien de Toulouse, pasteur protestant, Grégoire, au contraire, refusa courageusement d’abdiquer.