La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LE DIRECTOÏIRE- : 121

de susciter des troubles, de former des rassemblements séditieux sous le prétexte de l’exercice du culte. Aussi le décret du 22 Germinal an IV (11 avril 1796), interdit toute sonnerie sous peine d'un emprisonnement de 1 à 6 mois, et de 1 mois à 1 an en cas de récidive.

Aujourd'hui une telle animosité contre des cloches paraîtrait puérile. Il n’en était pas de même à l’époque du Directoire : la Contre-Révolution devenait menaçante, les royalistes levaient partout la tête et cherchaient tous les moyens possibles de troubler le pays. Les Républicains se seraient déshonorés, s'ils n'avaient pas fait front à l'ennemi. D'ailleurs, quoiqu'en ait dit M. Edmond de Pressensé, des hommes comme l’honnèête directeur, La Revelliere-Lépeaux, n’étaient pas des sectaires ; ce républicain aussi ferme que sage, cet ancien proscrit de la Terreur, cet ami du doux naturaliste Bosc et des Girondins, défendait la Liberté et lui resta toujours fidèle.

Le gouvernement dut se méfier des prêtres, car, même parmi les ministres du culte qui déclaraient se soumettre aux lois, on en. vit qui. s’occupaient beaucoup plus de conspirer avec les royalistes que d'exercer paisiblement leur ministère. Quelques républicains leur attribuèrent peut-être une influence exagérée. C’est ainsi que Drulhe, député de Toulouse, disait, dans son- “rapport. du 4 Floréal. an IV (23 avril.

1796) : _.