La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

193 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

« Les prêtres sont les plus dangereux ennemis de la République : chefs de mouvements séditieux, centre de ralliement de tous les mécontents, correspondants des émigrés. Une aveugle indulgence et l'impunité dont ils jouissaient les avaient ainsi encouragés à rentrer dans une patrie dont une salutaire terreur les avait éloignés ».

Comme conclusion de son rapport, Drulhe proposait la déportation de tous les anciens prêtres réfractaires. Après un très vif débat, ce projet fut adopté par les Cinq-Cents, mais au Conseil des Anciens, le rapport fut ajourné. Les Anciens pensèrent sans doute qu'il était excessif de punir les infractions faites autrefois à une constitution qui maintenant n'existait plus.

A l'extérieur, la situation militaire, d'abord compromise, se rétablissait, et le Directoire allait bientôt porter un coup direct à la puissance romaine. Lorsque Bonaparte, commandant l’armée d'Italie, eut vaincu les Autrichiens, il dispersa en un clin d'œil l'armée papale. Aussitôt les négociations furent engagées avec le SaintSiège. Le Directoire voulait forcer Pie VI à rétracter les fameux brefs de 1791 et lui demandait en outre une forte indemnité. Le pape refusa toute rétractation et répondit qu’il ne pouvait consentir à la destruction totale des bases de la religion chrétienne. Le gouvernement de la