La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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être exercés avec une égale protection, et inspirer l'affection pour les hommes et le respect pour les lois ».

Malgré son adresse oratoire, Jordan ne put arracher aux Cinq-Cents le vote de sa proposition en faveur des cloches et des signes extérieurs du culte. Son ardeur fut du moins récompensée par les surnoms de Camille-Carillon et de Jordan-les-Cloches, que ses adversaires ré- . pandirent partout.

La commission spéciale fut plus heureuse en demandant l’abrogation des lois contre les prêtres réfractaires et contre tous ceux qui leur avaient donné asile. La plupart des républicains acceptaient cette proposition, mais par contre ils étaient décidés à exiger la simple déclaration de soumission aux lois. La discussion commença le 20 Messidor (8 juillet 1797) et continua les jours suivants.

Le projet combattu dès le premier jour par le général Jourdan, républicain très ardent, puis par Boulay de la Meurthe, fut soutenu par Lémerer et Boissy-d'Anglas.

Royer-Collard, du parti constitutionnel, qui fit, à cette occasion, ses débuts à la tribune, défendit avec talent la cause des prêtres, mais présenta des arguments qui ne durent pas Séduire les plus fermes républicains : il exposait d’abord que la religion catholique est profondément enracinée dans le pays, qu'elle a sur-