La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

LA RÉACTION ET LA DÉFENSE RÉPUBLICAINE 135

vécu à la monarchie et triomphé de toutes les attaques.

« Un gouvernement naissant, ajoutait-il, qui s’obstinerait à la proscrire, verrait retomber sur lui les coups qu'il lui porterait.

« Ne craignez point que la religion catholique abuse de la liberté pour aspirer à la tyrannie. Non elle n’opprimera ni les autres sectes, ni la liberté négative des indifférents ; attaquée ellemême chaque jour, dépouillée de l’éclat de ses cérémonies extérieures, veuve de ses pontifes, elle a bien assez du soin de sa propre défense et ce n’est pas le tèmps pour elle de méditer des conquêtes. »

Un tel langage était assez habile, car il pouvait toucher les républicains timorés, qui, tout en redoutant le fanatisme religieux, étaient assez disposés à ménager les Catholiques.

Royer-Collard, qui se piquait déjà d’éloquence, termina son discours en paraphrasant la fameuse parole de Danton. Il s’écria :

« Au cri féroce de la démagogie invoquant Vaudace et puis l’audace et encore l’audace, répondons par ce cri consolateur et vainqueur qui retentira dans toute la France : la justice, et puis la justice, et encore la justice ! »

Le même jour, 26 Messidor an V (14 juillet 1797), un ancien proscrit girondin, Pérez du Gers, parla en sens contraire. Ce projet fut encore défendu par Pastoret, puis voté à une

13