La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

BREF « QUOD ALIQUANTUM » M53 douleur dans leur sein, les exhortant à unir leurs larmes et leurs prières avec les nôtres.

« Tandis que nous nous livrions à ces soins, une nouvelle encore plus désolante est venue nous frapper ; nous apprenions que l’Assemblée nationale, vers le milieu du mois de juillet, avait publié un décret qui, sous prétexte d’une constitution civile du clergé, ainsi que le titre semblait l’annoncer, renversait en effet les dogmes les plus sacrés et la discipline la plus solennelle de l'Eglise, détruisait les droits du premier siège apostolique, ceux des évêques, des prêtres, des ordres religieux des deux sexes, et de toute la communion catholique, abolissait de saintes cérémonies, s’emparait des domaines et des revenus ecclésiastiques, et entraînait de telles calamités qu'on aurait peine à les croire si on ne les éprouvait. Nous n’avons pu nous empêcher de frémir à la lecture de ce décret.

3° Des pouvoirs spirituel et temporel

Le Pape fait en passant l’éloge du manifeste que les évêques ont publié contre la Constitution civile. Le préambule de ce manifeste présente, dit-il, un extrait de plusieurs décrets de l'Assemblée, accompagnés de réflexions qui en font connaître l’irrégularité et le venin. Bien que le roi ait demandé au Saint-Siège d'approuver provisoirement les déerets, Pie VI ne veut rien décider avant d’avoir reçu

un exposé fidèle des sentiments et des résolutions de l’épis-

copat français. Maïs il expose que les matières ecclésiastiques ne sont pas de la compétence de la puissance civile. et rappelle à ce propos les décisions du Concile de Sens et un jugement de Benoît XIV :

« En jetant les yeux sur les actes du Concile de Sens, assemblé en 1527 pour combattre l’hérésie de Luther, nous trouvons que le principe sur lequel