La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

BREF « QUOD ALIQUANTUM » 155

4° Pie VI condamne la liberté de conscience .et les droits de l’homme

« Et cependant malgré les principes si généralement reconnus dans l'Eglise, l’Assemblée nationale s’est attribuée la puissance spirituelle, lorsqu'elle a fait tant de nouveaux règlements contraires au dogme et à la discipline ; lorsqu'elle a voulu obliger les évêques et tous les ecclésiastiques à s'engager par serment à l’exécution de ces décrets. Maïs cette conduite n’étonnera pas ceux qui observeront que l'effet nécessaire de la Constitution décrétée par l’Assemblée, est d’anéantir la religion catholique, et avec elle l’obéissance dûe aux rois. C’est dans cette vue qu'on établit comme un droit de l'homme en société, ceite liberté absolue qui non seulement assure le droit de n'être point inquiété sur ses opinions religieuses, mais qui accorde encore cette licence de penser, de dire, d'écrire et même de faire imprimer impunément en matière de religion, tout ce que peut suggérer l'imagination la plus déréglée ; droit monstrueux, qui paraît cependant à l'assemblée résulter de l'égalité et de la liberté naturelles à tous les hommes.

Mais que pouvait-il y avoir de plus insensé, que d'établir parmi les hommes cette égalité et cette liberté effrénée qui semble étouffer la raison, le don le plus précieux que la nature ait fait à l'homme, et le seul qui ie distingue des animaux ? Dieu, après avoir créé l'homme, après l'avoir établi dans un lieu de délices, ne le menacçait-il pas de la mort, s’il mangeait du fruit de l’arbre de la science du bien et du mal ? Et par cette première défense ne mit-il pas

des bornes à sa liberté ? Lorsque dans la suite sa