La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

BREF « QUOD ALIQUANTUM » 457

association civile, sans établir un gouvernement, sans restreindre cette liberté, et sans l’assujettir aux lois et à l’autorité de leurs chefs. La société humaine, dit St-Augustin, n’est autre chose qu’une convention générale d'obéir aux rois ; et ce n'est pas tant du contrat social, que de Dieu lui-même, auteur de tout {bien et de toute justice, que la puissance des rois tire sa force. Que chaque individu soit soumis aux puissances, dit le sublime apôtre que je viens de citer ; toute puissance vient de Dieu ; celles qui existent ont été réglées par Dieu même : leur résister c'est troubler l’ordre que Dieu a établi; et ceux qui se rendent coupables de cette résistance, se dévouent ‘eux-mêmes à des châtiments éternels.

« C’est ici le lieu de rapporter le canon du second Concile de Tours, tenu en 567, qui frappe d’anathème, non seulement quiconque a la hardiesse de contrevenir aux décrets du siège apostolique, mais encore celui qui, par une plus grande témérité, ose réfuter et combattre de quelque manière que ce soit, une pensée que l’apôtre St-Paul, ce vase d'élection, a publiée d'après l'inspiration de l'Esprit Saint, surtout puisque le Saint-Esprit lui-même a dit par l’organe de cet apôtre : que celui qui préchera le contraire de ce que j'ai préché soit anathème.

« Mais pour faire évanouir aux yeux de la saine raison ce fantôme d’une liberté indéfinie, ne suffitil pas de dire que ce système fut celui des Vaudois et des Béguars, condamnés par Clément V, avec l'approbation du concile œcuménique de Vienne : que dans la suite les Vicleffites et enfin Luther se servirent du même appât d’une liberté effrénée pour accréditer leurs erreurs. « Nous sommes affranchis de toute espèce de joug », criait à ses prosélytes cet hérétique insensé. Nous devons cependant avertir qu’en parlant ici de l’obéissance dûe aux puissances