La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

BREF « QUOD ALIQUANTUM » 159

5° De la primautéet de la juridiction du Saint Siège

Après cette longue et intéressante digression contre les principes de la Révolution, Pie VI examine et critique les dispositions de la Constitution du clergé. Il proteste avec véhémence contre le serment civique imposé aux évêques et aux prêtres.

« En avançant dans l'examen des erreurs de l’Assemblée nationale, nous rencontrons l'abolition de la primauté et de la juridiction du Saint-Siège, Un décret formel porte que « le nouvel évêque ne pourra s'adresser au pape pour en obtenir une confirmation, mais il lui écrira comm au chef visible de l'Eglise universelle, en témoignage de l'unité de foi et de la communion qu'il doit entretenir avec lui. » On prescrit une nouvelle formule de serment où le nom du pontife de Rome est supprimé. Bien plus, l'élu étant obligé par son serment à l'exécution des décrets nationaux qui lui défendent de faire confirmer son élection par le Saint-Siège toute la puissance du souverain pontife est par là même anéantie, et c'est ainsi que les ruisseaux sont détournés de la source, les rameaux détachés de l'arbre, les peuples séparés du vicaire de Jésus-Christ...

Si une puissance étrangère à l'Eglise enchaîne votre zèle, que la religion et la fermeté suppléent du moins à la force qui vous manque, et retirez courageusement le serment qu'on exige de vous. Le titre usurpé par Jean était un moindre attentat aux prérogatives du Saint-Siège que le décret de l'Assemblée nationale. Comment, en effet, peut-on dire que l’on conserve, que l’on entretient la communion avec le chef visible de l'Eglise, lorsqu'on se borne à lui donner avis

45