La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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de son élection, et lorsqu'on s'engage par serment à ne point reconnaître l’autorité attachée à sa primauté ? En sa qualité de chef, tous ses membres ne lui doivent-ils pas la promesse solennelle de l’obéissance canonique, seule capable de conserver l'unité dans l'Eglise et d'empêcher que ce corps mystique établi par Jésus-Christ ne soit déchiré par des schismes ? Voyez, dans les antiquités eccésiastiques de Mortenne, la formule du serment en usage pour les églises de France depuis un grand nombre de siècles : tous les évêques dans la cérémonie de leur ordination, avaient coutume d’ajouter à leur profession de foi, la clause expresse de leur obéissance au pontife de Rome.

(Pour le droit qu'a le pontife romain de confirmer lélection des évêques, Pie VI invoque non seulement la tradition, mais aussi l'autorité de Léon IX et du Concile de Trente).

6° De la discipline et du dogme

« Mais, disent les apologistes des décrets de l’Assemblée, la Constitution du clergé ne regarde que la discipline, qui a souvent changé suivant les circonstances, et qui est encore aujourd'hui susceptible de changement, Je réponds d’abord que, parmi les décrets relatifs à la discipline, on en a glissé plusieurs destructifs du dogme et des principes immuables de la foi, comme nous l'avons déjà démontré ; mais pour ne parler ici que de la discipline, est-il un catholique qui ose soutenir que la discipline ecclésiastique peut être changée par des laïques ?

(Ici Pie VI cite l'opinion de Pierre de Marca, l'autorité de la faculté de théologie de Paris et les lumières de SaintAugustin et de Saint-Thomas d'Aquin).