La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

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remarquer d’ailleurs qu'il ne s’agit pas ici de quelques changements dans un ou deux diocèses ; mais du bouleversement universel de tous les diocèses d'un grand empire ; il s’agit de déplacer une foule d'églises illustres, de réduire les archevêques au simple titre d’évêques, nouveauté expressément défendue par Innocent III, qui fit à ce sujet les plus vifs reproches au patriarche d'Antioche ; « Par cette étrange innovation, vous: avez, lui dit-il, pour ainsi dire rapetissé la grandeur, abaissé l'élévation ; faire d'un archevêque un simple évêque, c’est en quelque sorte le dégrader ».

8 Du nouveau mode d'élection des évêques

« Ce changement, ou plutôt ce renversement de la discipline, offre une autre nouveauté considérable dans la forme d'élection, substituée à celle qui était établie par un traité mutuel et solennel connu sous le nom de Concordat, passé entre Léon X et Francois Ier, approuvé par le cinquième concile général de Latran, exécuté avec la plus grande fidélité pendant 250 ans, et qui par conséquent devait être regardé comme une loi de la monarchie, On y avait réglé d’un commun accord la manière de conférer les évêchés, les prélatures, les abbayes et les bénéfices : cependant au mépris de ce traité, l'Assemblée nationale a décrété que les évêques à l'avenir seraient élus par le peuple des districts ou des municipalités, et semble avoir voulu par cette disposition embrasser les erreurs de Luther et de Calvin, adoptées depuis par l’apostat de Spalatro ; car ces hérétiques soutenaient que l’élection des évêques par le peuple

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