La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

AG£4POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

était de droit divin, Pour se convaincre, de la fausseté de ces opinions, il suffit de rappeler la forme des anciennes élections, Et pour commencer par Moïse, ce législateur ne conféra-t-il pas la dignité de pontife à Aaron et ensuite à Eléazar, sans le suffrage et le conseil de la multitude ? Notre Seigneur JésusChrist n’a-t-il pas choisi sans l'intervention du peuple, d’abord douze apôtres, ensuite soixante-dix disciples ? >

Pie VI se livre à une longue dissertation historique pour prouver que les élections d’évêques n'ont aucune valeur, si elles ne sont pas approuvées par le Saint-Siège ; puis il ajoute :

« Enfin les troubles, les factions, les discordes éternelles et une foule d'abus forcèrent d'’éloigner le peuple des élections, et même de ne plus consulter ni son vœu, ni son témoignage. Mais si cette exclusion du peuple a eu lieu, lorsque les électeurs étaient tous catholiques, que dire du décret de l’Assemblée nationale qui, excluant le clergé des élections, les livre à des départements dans lesquels il se trouve des juifs, des hérétiques, des hétérodoxes de toute espèce ? La grande influence de ces ennemis de la religion sur le choix des pasteurs produirait cet horrible abus qui excitait l'indignation de SaintGrégoire-le-Grand..……. « Ce mode d'élection renouvellerait les troubles, réveillerait les haines assoupies depuis si longtemps ; il donnerait même à l'Eglise catholique des prélats fauteurs de l'hérésie, des docteurs qui, du moiïins-en secret et au fond du cœur, nourriraient les opinions erronées des électeurs : « les jugements du peuple, dit Saint-Jérôme, sont souvent bien faux, le vulgaire se trompe dans le choix de ses prêtres ; chacun les veut conformes à ses mœurs ; ce n'est pas le meil-