La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

166 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

se manifeste « évidemment » par l’établissement d'un conseil. permanent de prêtres qui doivent porter le nom de vicaires. Mais nous chercherions en vain un argument _ sérieux, dans le développement qui suit, et où il veut que «les prêtres sont mis au-dessus des évêques :

Poussant un peu loin le parti pris de trouver que tout est mal dans la Constitution civile, il s’exprime dans les termes suivants, à propos du traitement accordé aux évéques :

« Enfin pour mettre le comble au mépris et à l’abjection, où l'on a dessein de plonger les évêéques, on les assujettit tous les trois mois à recevoir, comme de vils mercenaires, un salaire modique, avec lequel ils ne pourront plus soulager la misère de cette foule de pauvres qui couvre le royaume, et bien moins encore soutenir la dignité du caractère épiscopal... »

10° Autres critiques, Les ordres réguliers

Ensuite le pape blâme naturellement le remaniement des paroisses, « l'invasion des biens ecclésiastiques », la suppression des chanoines, « dont la fonction principale était de payer chaque jour un tribut commun de louanges à l'Etre suprême par le chant des psaumes ». Il rappelle les anathèmes prononcés contre les ennemis du chant ecclésiastique. Il s’élève longuement contre la suppression des ordres réguliers, tout en reconnaissant cependant que plusieurs s'étaient « relâchés » ; il cite à ce- sujet l'opinion de Saint-Thomas d'Aquin :

« Les grands vœux, c’est-à-dire les vœux de continence, etc., sont réservés au souverain pontife. Ces vœux sont des engagements solennels que nous contractons avec Dieu pour notre avantage ».