La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

BREF « CHARITAS » 173

jures et de sacrilèges absolument indignes, non seulement de tout ecclésiastique, mais de tout bon catholique ; et tous les actes subséquents, réputés schismatiques, absolument nuls et soumis aux censures les plus graves.

4° Jugement contre la constitution civile du clergé

Après avoir blâmé fortement la conduite des évêques d’Autun, de Lyon, d'Orléans de Viviers et de l'archevêque de Sens, qui se séparant de leurs collègues, ont prêté le serment civique, Pie VI prononce son jugement définitif contre la Constitution civile : ’

« Aucun fidèle ne peut plus douter que cette nouvelle constitution du clergé ne soit établie sur des principes hérétiques, par conséquent hérétique ellemême en plusieurs parties et opposée au dogme catholique ; que dans d’autres endroits elle ne soit sacrilège , schismatique, destructive des droits de la primauté de notre siège et de ceux de l'Eglise, contraire à la discipline ancienne et nouvelle ; fabriquée, publiée dans le dessein d’abolir entièrement la religion catholique. Cette religion est en effet la seule dont le culte soit interdit, à laquelle on enlève ses légitimes pasteurs et ses antiques possessions tandis qu’on laisse la liberté aux ministres des autres sectes, avec la jouissance paisible de leurs biens.

« Quoique nous ayons démontré, avec la dernière évidence, tous les vices de cette fatale constitution, nous nous sommes cependant abstenus de sévir contre ceux qui l’ont enfantée, Déterminés à ne pas nous écarter des voies de douceur et de modération, nous ne les avons pas encore retranchés du sein de l'Eglise ;