La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
384 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS
prouverais que la Convention composait tous ses comités dans un esprit d’éclectisme remarquable. Je n’en donnerai qu’un exemple éclatant, celui du comité de beaucoup le plus important; je parle du comité de surveillance et de sûreté générale, prototype du futur comité de Salut public. Si quelque partie de la Convention exerçait un véritable pouvoir d'exécution, et paraissait être un gouvernement superposé au Conseil des ministres, c'était ce comité de surveillance. (Voyez sa composition p. 268.) Les Montagnards y sont plutôt en majorité. Le même esprit d’éclectisme se manifeste dans la nomination des présidents de la Convention ct jusque dans son bureau, quoique là à un moindre degré.
Il est admis que la masse de la Législative ne fut pas Girondine; mais, en dépit de quelques apparences contraires, la masse de la Convention ne le fut pas davantage. Jugeonslà seulement sur ce qu'elle est pendant la période qui nous occupe. Quand la Commune l'attaque trop effrontément dans son pouvoir légitime, ou la blesse trop vivement dans son-amour-propre, la Convention se défend et réagit comme ‘les oratèurs, soit de la Gironde, soit de la Montagne, l'encourägent, la pressent de le faire; mais alors même, il ne faut pas” dire ‘qu’elle cède à l’ascendant de la Gironde ou de la Montagne; elle suit son propre penchant; &’est l'intérêt de son pouvoir ou de sa dignité qu'elle écoute. Hélas! même encouragée par ses orateurs, même poussée par ses intérêts les plus évidents, elle se refusa à prendre les mesures qui auraient été décisives. Voyez, par exemple, l'affaire de la garde départementale. Jamais la Convention ne put prendre sur elle de décider franchement cette question où sa propre conservation était en jeu. |
Dans son discours du 29 octobre, Louvet a eu un mouve-
e ? ment que j'admire. Ce ne sont que trois ou quatre phrases, pures de toute emphase, mais frémissantes d’une colère con-