La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 383

reculèrent au second plan le rôle de la Commune. Celle-ci ne fut plus qu'une auxiliaire excusable, et même louable, en ce qu'elle défendait en somme une partie des gouvernants légaux : seulement cette manière de voir est tout à fait fausse. Car d’abord c’est la Commune qui, par les massacres de septembre, créa vraiment la Montagne au sein de l'Assemblée en donnant à ce parti, pour fond solide et pour centre d'attraction, toute la représentation de Paris. Sans le secours extérieur de la Commune (dans laquelle il faut comprendre les clubs et une partie des sections parisiennes), la Montagne parlementaire aurait exercé une bien faible influence sur l'Assemblée. Le dernier terme de la lutte d’ailleurs éclaire d'une manière implacable le caractère de cette lutte. C’est par une force extra-parlementaire, et non par un jeu de majorité, que l’Assemblée fut au 2 juin 1893 forcée dans son enceinte, violentée et mutilée. Et le lendemain, on vit clairement où était le véritable vainqueur : il siégeait ostensiblement à l'Hôtel de Ville.

Pour la période qui nous occupe, je l’ai prouvé, je crois : la part que prirent, dans les batailles de la Convention avec la Commune et, par suite, à la chute de celle-ci, des hommes qui jamais ne furent comptés parmi les Girondins, tels que Cambon, Camus, Choudieu, Rovère, Rewbell, Barère, Piorry, Delacroix, Dartigoeyte, Lecointe-Puyraveau, ChâteauneufRandon, Gaston, Goupilleau (de Montaigu), La RéveillèreLépaux, fut aussi considérable, à tout le moins, et aussi efficace, que la part attribuable aux orateurs de la Gironde. Si tels des décrets importants contre la Commune furent proposés par Guadet ou par Gensonné, ce fut à titre de rapporteurs et au nom d'un des Comités de la Convention, laquelle, en votant ces décrets, les prenait à son compte.

On a dit que la Gironde remplissait les comités de ses membres: c’est une erreur, aisée à démontrer, une erreur étonnante, car il n’y avait qu'à lire quelques séances de la Convention pour s’en préserver. Si j'avais ici la place, je