La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 415 la gauche, ne paraissaient pas assez Énergiques à la droite ?

Non, car jamais notre première Assemblée nationale ne se montra moins libérale que ne l’avait été son comité, le 20 janvier 1790.

Juste en général, dit M. Duvergier de Hauranne, dans son importante Histoire du gouvernement parlementaire (t. 3, p. 160-161), le projet de Sieyès « avait les défauts ordinaires des projets de Sieyès, celui de considérer l’homme, non comme un être intelligent et moral, mais comme une machine bien organisée. Ainsi, il voyait, d’une part, l'écrit ; de l'autre, l'effet que cet écrit produisait; et si cet effet était mauvais, il frappait l’auteur de l'écrit, sans s'inquiéter de l'intention. Il y avait là une lacune à combler , un vice à corriger; mais cela ne suffisait pas aux passions du dehors, et, au lieu de demander que le projet fût modifié, elles demandèrent avec fureur qu'il fût absolument rejeté... La liberté de la presse, une liberté sans frein et sans limite exista donc pour tous les partis, _ pour toutes les factions, jusqu’à la fin de l’Assemblée nationale. Les conséquences en furent fàcheuses, et l’Assemblée eut certainement tort de ne pas comprendre que réprimer les abus d’une Niberté, c’est fortifier cette liberté, bien loin de l’affai-