La Presse libre selon les principes de 1789

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Et pour prouver qu'il est capable de faire tout ee qu’il dit, Camille lance, contre Talon, qui vient de l'assigner, contre le Châtelet, devant lequel il doit comparaître, la philippique & plus impertinente. Une polémique d’un caractère aussi grave, survenant au moment où la Société des Jacobins se seindait, où mille bruits de conspirations royalistes, à l'intérieur et à l'extérieur, trouvaient créance, devait agiter profondément la population parisienne. « La paix publique est menacée, des troubles sont sur le point d’éclater, s’écrient l'abbé Maury et Malouet, au sein de l’Assemblée nationale, et c’est là mauvaise presse qui en est cause! »

La Constituante reste sourde(18 juin) : c’esthors d'elle et malgré elle que la presse est seulement attaquable.

La réaction n'avait jusqu'alors fait faire la guerre aux journalistes, dans la rue et devant les tribunaux, que par des agents subalternes, réservant ses chefs pour la tribune. La tribune n'ayant point d’écho, l’un des membres les plus influents et les plus modérés du parti royaliste se décide à déposer une plainte contre Camille Desmoulins, entre les mains du procureur du roi, près le Châtelet. Pierre-