La Presse libre selon les principes de 1789

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contre cette foule de « pamphlets séditieux, » au moyen desquels « deux partis acharnés se font une guerre implacable. » Que le Châtelet poursnive lAmi du Peuple et les Révolutions de France, il remplira son devoir; mais pourquoi les journaux ou pampbhiets du parti contraire, — etl'orateur en cite plus d'une demi-douzaine, — restent-ils impunis , circulent-ils en pleine liberté? Pourquoi les juges ne recherchent-ils pas les auteurs du prétendu Manifeste du prince de Condé, « qui sonne le toesin d'un bout de la France à l'autre? »

Le Châtelet répond qu'il n'existe pas ‘de loi. : Si celest vrai, par son décret du 34 l'Assemblée «a livré à l'arbitraire les plus dangereux des hommes qui, quelque coupables qu'ils soient, n’en ont pas moins droit à sa justice. »

Si la loi existe contre les calomniateurs, diffamateurs, conspirateurs et séditieux, pourquoi n’éstelle pas égale pour tous? « Veut-on laisser croire que la loi peut être dans la main des juges un instrument destiné à des vengeances personnelles ?»

Le décret du 31 est juste au fond, mais le vague de sa rédaction compromet la sûreté et la liberté ‘des meilleurs citoyens. « Un Sieyès ‘pourrai être poursuivi, condamné pour avoir posé la question: Qu'est-ce que Le Tiers-État? un La: