La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE, 189 dans un juste milieu; d’une part, ne pas ouvrir « un océan sans bornes de calomnies, » et d'autre part, « ne pas renfermer la presse dans un espace si étroit, que sa liberté serait une chimère. »

Sans doute le citoyen doit jouir de toute liberté de parler et d'écrire sur les actes de l’administration publique, mais la loi « doit être la sauvegarde du magistrat contre toutes les calomnies qui tendraient à inculper sa banne foi et la droiture de ses intentions. On peut dire sans délit qu'un magistrat s’est trompé ; mais on ne peut pas débiter que ce magistrat est un malfaiteur, un concussionnaire. » Autoriser les calomnies contre les personnes et les intentions, ne serait-ce pas rendre les emplois insupportables et- exposer sans cesse la tranquillité publique ?

« Un des plus grands bienfaits de la liberté de la presse, réplique Pétion, est d'inviter les citoyens à surveiller sans cesse les hommes en place, à éclairer leur conduite, à démasquer leurs intrigues, à avertir la société des dangers qu'elle court. La liberté de la presse crée des sentinelles vigilantes; elle donne quelquefois de fausses alarmes , mais quelquefois elle en donne d’utiles; et il vaut mieux être sur la défensive, lorsqu'on n’est pas attaqué, que d’être prisau dépourvu. .. On sera intimement