La Presse libre selon les principes de 1789

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convaineu qu'un fonctionnaire publie est eoupable, qu'il trahit la confiance du peuple ; on aura reçu une confidence d’un inférieur qui ne voudra pas être nommé; enfin une foule d'indices obligeront la conscience d’un homme vertueux de se déclarer. il aura sauvé la Patrie ! Et en vertu de Ia loi qu’on vous propose, il sera traduit en justice et déclaré calomniateur !. .. Quoi! j'attendrai que Fennemi soit entré en France pour dire que la France est menacée! J'attendrai qu'un complot ait éclaté pour le dénoncer | »

‘Les emplois, dit-on, ne seront plus abordables si le droit de censurer la conduite des fonctionnaires reste absolu. Non, sans doute, ils ne seront abordables, ni pour les intrigants, ni pour les lches ; et tant mieux ! Quant aux hommes vertueux, qui » Ont la passion du bien et l'amour de leurs devoirs, » en montant à un poste élevé, ils savent à quelles tempêtes ils s’exposent, et ils ne craignent rien de l'opinion publique. Si « elle peut s’égarer un moment» sur leur compte, « tôt ou tard elle reviendra les entourer de ses faveurs. Que peut une calomnie passagère contre une longue suite de vertus?.,. Vous redoutez la censure publique; mais ne Savez-vous pas qu’on peut en suspendre, non en arrêter le cours? Hommes publics, consentez donc