La Presse libre selon les principes de 1789

198 LA PRESSE le véritable sens de l’article du Comité est celui-ci : 4° Tout ce qui n’est pas censure est permis ;

2° Toute opinion hasardée, quoique reconnue fausse, ne peut être punie ;

3° La calomnie volontaire doit être punie.

La discussion étant fermée, Thouret relit le paragraphe. Prieur, reprenant sous forme d'amendement la motion Larochefoucauld, voudrait qu’il fût formellement constaté que « le droit de s'expliquer sur tous les actes émanés des pouvoirs publics appartient à tous les citoyens. »

À quoi répond Thouret :

« Vous avez assuré cette liberté dans le premier titre de votre acte constitutionnel. Hier, vous avez dit que nul homme ne pourrait être recherché pour raison des écrits qu'il aurait fait imprimer sur quelque matière que ce soit. IL est question d’exprimer LES SEULES RESTRICTIONS Qui peuvent réprimer les abus. Nous les avons limitées aux calomnies volontaires el rour cE qui N’EST PAS CELA EST DANS LA LIBERTÉ GÉNÉRALE DÉJA EXPRIMÉE. D

L’explication était, ce semble, assez catégorique et devait enlever à l'opposition un certain nombre des. voix que l’ex-duc lui avait ralliées. Cependant Sillery demande encore ironiquement : « Sera-ce calomnier un ministre que de dire qu’il est un sot ? »