La Presse libre selon les principes de 1789

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j2 . NÔTE.

» J'ai eu l'honneur de parler ici de M. Chassin qui avait sollicité une autorisation de cette nature et qui n'avait jamais recu de réponse.

» M. le président du Conseil d'Etat m'a dit que les causes du refus étaient si graves qu’il était impossible de les mdiquer. Horresco referens ! MAIS GES CAUSES, QUELLES SONT-ELLES DONC ? M. Chassin a voulu les connaître : il a écrit à M. le président du Conseil d'Etat, il a écrit à M. le ministre de l'intérieur. L'administration s’est toujours renfermée dans le même silence.

» À quoi bon, d’ailleurs, ces doléances, dira-t-on°? Qu'importe que M. tel ou tel fasse ou ne fasse pas connaître son opinion? Ce qu'il importe ! Mais le pays ne sera vraiment libre que si la presse est libre. Si vous faites passer celle-ci sous les fourches caudines, son opinion s’abaissera, ET L'OPINION DU PAYS S’ABAISSERA EN MÊME TEMPS (Bruit).

» [n'y a pas de liberté de la presse avec ce régime de l'autorisation préalable ! le commerce serait-il Hbre s’il avait à solliciter l’autorisation ministérielle? ({nterruplion. » Getle autorisation ministérielle elle-même n’est qu'une déception. Elle n’a pas même la valeur d’un passeport. C’est une feuille de route sur laquelle sont marquées toutes les étapes du journaliste. S'il s’écarte de deux étapes seulement, il est ramené à son chemin par la peine de mort. (Bruit et rires.)

» Vous le savez bien : deux avertissements tuent.