La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE. 27 » en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, » ni des personnes qui tiennent à quelque chose, » je puis tout imprimer librement, sous l'inspection » de deux ou trois censeurs.

» Pour profiter de cette douce liberté, j'annonce » un écrit périodique, et, croyant n’aller sur les » brisées d'aucun autre, je le nomme Journal inu» tile. Pou-ou! Je vois s'élever contre moi mille » pauvres diables à la feuille ; on me supprime, et » me voilà derechef sans emploi!... »

Telle était encore la situation du journalisme et des journalistes moins de dix ans avant la révolution française !

Mais, pour qu'il fût possible à Figaro de la dépeindre avec d’aussi vives couleurs sur le devant de la scène du Théätre-Français et par l'organe des comédiens ordinaires de Sa Majesté, ne fallait-il pas que la presse füt déjà réellement libre? Réellement, elle était si loin de l’être que la franchise de Baumarchais n’était que le résultat de la concilialion du savoir-faire d’un auteur entreprenant avec quelques intrigues ministérielles, les irrésolutions d’un roi sans caractère, et les exigences croissantes de opinion publique.

Heureuse conciliation qui ne devait pas, nécessairement, se reproduire, et qui, par conséquent, lais-