La Presse libre selon les principes de 1789

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tion du tiers, double de celle des deux autres ordres.

Les élections ouvertes, — 7 février 1789, puisque appel était adressé à l'opinion de ja nation entière, il était bien difficile de limiter le champ de la discussion écrite. Mais le bon sens et le courage des écrivains furent comme toujours, en ce temps héroïque, plus grands que la tolérance ou l'impuissance des censeurs.

Sans demander la permission au bureau de librairie, l'abbé Siéyès pose les trois questions et les irois réponses qui contenaient le programme de la prochaine révolution :

« Qu'est-ce que le tiers état? Tout.

» Qu’a-t-il été jusqu’à ln dans l’ordre po» litique? Rien.

» Que demande-t-il? A devenir quelque chose. »

Sans autorisation encore, le duc d'Orléans, dans ses Délibérations à prendre par les assemblées de bailliages, pousse la logique jusqu’à dire

« Que tous les priviléges qui divisent les or» dres soient révoqués ; — le tiers-état est la » nation! »

Ce n’est point non plus avec l'agrément de l’administration, mais malgré elle et grâce à la multiplicité de ses préoccupations, à l’immensité de ses