La Presse libre selon les principes de 1789

LIBRE . 87

La presse tout entière jeta les hauts eris, traita les ordonnances communales d’injustes, d’oppressiveset de contraires aux premiers éléments du droit. Des districts, — celui de l’Oratoire, par exemple, se joignirent à elle pour protester et contre l'administration des postes et contre la garde nationale, déployant un zèle immodéré. Si bien qu'il fallut très vite renoncer à troubler la distribution et à gêner le transport des feuilles périodiques.

A peine l’Hôtel-de-Ville put-il, pour les écrits divers, maintenir les formalités du dépôt et de lindication d'imprimerie, comme simples mesures de police, qu’il dut expliquer ainsi :

« LA LIBERTÉ EST D'IMPRIMER TOUT CE QU ON VEUT ; » la sûreté publique exige que l’auteur en réponde. … » On demande le nom d’un libraire ou d'un impri» meur, parce que c’est un homme que l’on sait où » {rouver; MAIS IL N’EST PAS CENSEUR ; il ne répond » que d’une chose, c’est d’avoir entre les mains le » manuscrit de l’auteur et de pouvoir l'indiquer. » (Mémoires de Bailly. )

Quelque temps après, la commune provisoire, irritée du dédain de la presse à l'égard des ordonnances du « Despotisme bourgeois, » s’essaya à lutter contre les journalistes eux-mêmes. Marat n'avait pas fait paraitre trois numéros de Ami du Peuple,