La Presse libre selon les principes de 1789

SPC LA FREOSE

que déjà par ses exagérations de critique à propos des moindres actes de l'administration parisienne, il avait fourni le prétexte d’une citation judiciaire.

À l'Hôtel-de-Ville, le prévenu plaida lui-même sa cause avec une extrême impertinence.

« Je suis, dit-il aux officiers municipaux, Je suis l'œil du peuple, et vous, vous en êtes tout au plus le petit doigt ! »

Et les « diciateurs bourgeois » n’osèrent plus continuer la poursuite! Plusieurs eussent voulu faire jeter en prison le violent publiciste, mais Bailly les rappela «aux vrais principes, » et il fut décidé que les administrateurs qui auraient à se plaindre de l'Ami du Peuple, lui feraient individuellement des procès.

Cependant, après la journée du 5 octobre, la commune provisoire déféra Marat au Châtelet, comme prévenu d’avoir excité le peuple à l'insurrection et injustement combattu les plans de Necker. Le procureur du voi fif saisir les presses du journal, et lança contre le publiciste lui-même un décret de prise de corps. Grâce à la protection de deux districts, Marat échappa à la prison, et ce fut seulement deux mois plus tard qu'il put être découvert par la police muniéipale et conduit de force à l'Hôtel-deVille .