La Presse libre selon les principes de 1789

Là PRESSE

protection contre l'accusé Marat, défendu par le district des Cordeliers, la commune s’évertua de nouveau à faire comprendre que « la hihberté de la » presse n’est pas l'abus dangereux de calomnier » impunément ; » qu'en France, comme en Angleterre, les auteurs ou imprimeurs doivent être « res» ponsables des écrits qu'ils répandent dans le pu» blic, » et que « l’ACTION DE L’AUTORITÉ SE BORNE 4 » EMPÊCHER Un écrivain calomniateur de se soustraire » à la jusuce ! »

Convaineu que tout homme a le droit naturel d’écrire tout ce qu’il pense, mais ne peut consciencieusement exercer ce droit qu’à la condition d’être prêt à répondre de tout ce qu'il écrit, je ne trouverais rien à objecter au raisonnement municipal si , à l'époque où il était formulé , il y avait eu à Paris un tribunal dont les journalistes eussent pu accepter honorablement les arrêts.

Or, en 1790, les principes de la justice égalitaire étaient posés; néanmoins, les anciens tribunaux restaient provisoirement en exercice, hostiles au nouveau régime, ennemis acharnés de la presse, tribunal improvisé de l'opinion publique. Déférer les , journalistes au Châtelet ou à la Prévôté, les livrer à des magistrats prévenus, haineux, et qui, eussent-ils été impartiaux, n'auraient pu juger que conformé-