La question du sel pendant la Révolution

— 151 —

préposé à Thann de faire passer à Lucerne la quantité de sels dont il pourra disposer sans compromettre le service public.

Les fermiers généraux comptaient-ils tenir ce qu'ils avaient promis ? Toujours est-il que, le 29 février 1792, le Conseil d'Etat de Lucerne, écrivit la lettre suivante à Barthélemy *.

Nous avons reçu la nouvelle désagréable qu’il a été ordonné par MM. les commissaires du Roi à M. Marandet directeur de l’entrepôt des sels à Thann de surseoir à l’expédition des sels destinés à la Suisse. Ces ordres n'ayant été donnés, d’après les mêmes nouvelles, que dans la vue de connaître l’état de la régie qu’il est question de supprimer, nous sommes persuadés que c'est uniquement par méprise que les sels arriérés de la Suisse ont été compris dans la défense, et nous croyons ne devoir pas tarder de nous adresser à V.E. pour la prier de vouloir bien effectuer le plutôt possible, non seulement l'expédition de la quantité de sels destinés à notre Etat, à compte desquels notre direction a déjà fait des payements d'avance, mais aussi l'expédition des sels arriérés qui monte à 50 jusqu'à 60,000 quintaux.

Si V. E. veut bien nous accorder cette faveur, nous en serons infiniment reconnaissants et nous nous ferons un devoir agréable de lui prouver notre considération et les vœux pour la prospérité de V. E. avec lesquels nous sommes, etc.

Le 2 mars, Barthélemy envoya cette lettre à De Lessart, ministre des affaires étrangères ? et répondit, comme suit”, au Conseil d'Etat Lucernois :

à Bâle, le 3 mars 1792. M:S: Jai reçu la lettre que vous m'avez fait l’honneur de nr'écrire le 29 du mois dernier.

1 Jbid., t. 426, 10 165. 1 Ibid., t. 426, f° 165 2 Ibid., t. 426, f’ 165.