La question du sel pendant la Révolution

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J'avais déjà été informé de la suspension de l'expédition des sels de Lorraine destinés aux délivrances à faire annuellement aux cantons de la Suisse, et je me suis occupé aussitôt des mesures à prendre pour engager le ministère du Roi à la faire cesser le plus tôt possible.

Sur la demande que vous venez de me faire, M: S:, j'ai engagé le préposé des sels de Lorraine à Thann de venir à votre secours sans aucune perte de temps et de vous adresser à Bâle, dès les premiers jours de la semaine prochaine, quelques voitures de sel, en attendant qu’il puisse d’ici à la fin du mois vous faire parvenir environ cent cinquante tonneaux de sel.

J'ai fait passer en même temps, M: S :, la traduction de votre lettre à ma Cour, afin que la régie soit autorisée à continuer le service des sels destinés à votre République pour 1792 sur le même pied que le passé.

Je saisis, M: S: avec un plaisir infini cette première occasion qui se présente de vous marquer le zèle avec lequel j’appuyerai toujours vos demandes, de même que le désir que j'ai de concourir au succès de toutes les affaires qui pourront intéresser votre République.

Je prie Dieu, etc.

Et le 8 mars 1702, dans une lettre à De Lessart, Barthélemy écrivit !: « la difficulté et l'incertitude avec lesquelles le service des sels se fait aujourd’hui ne me laissent aucun moyen de prendre des arrangements certains pour mon avenir ».

Quelques jours plus tard, le 13 mars, le directeur de l'entrepôt des sels de Lorraine à Thann, Marandet, faisait savoir à Barthélemy les causes du retard des livraisons ?,

La démarche que j'ai faite auprès des voituriers de la route de Bâle les 28 et 29 du mois dernier ayant été infructueuse en ce qu’ils n’ont pas voulu se déterminer à voiturer au prix ordinaire, en égard au très mauvais état des chemins et à la perte excessive des assignats avec lesquels

il m'est ordonné de les payer, je n'ai pas cru devoir prendre

1 Kaulek, o. c., t. 1, p. 33. ? Papiers de Barthélemy, t. 425, f° 226.