La question du sel pendant la Révolution

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sur moi dans les circonstances actuelles, de leur donner l'augmentation qu'ils demandaient ; mais j’ai rendu compte sur le champ à MM. les commissaires du Roi en les priant très instamment de m'en faire passer leur autorisation le plus promptement possible. J'ai réitéré cette prière le 4 et 11 courant sans que, jusqu’à présent, j’en aie reçu aucune réponse, quoique je leur aie fait mention de la lettre dont vous m'avez honoré le 4 de ce mois et à laquelle je n’ai différé de répondre que dans l'espérance que j'aurai quelque chose de satisfaisant à vous marquer à cet égard.

Je leur écris encore par cet ordinaire et leur mets sous les yeux le besoin extrême des cantons et particulièrement celui de Lucerne, en leur faisant part de la lettre très pressante que je viens de recevoir de M. Bacher; mais d'après un silence aussi long je n’ose plus rien vous promettre de positif, sinon que mon approvisionnement en sel pour le Haut-Rhin peut permettre d'en détacher 3 à 400 tonneaux.

J'ai l'honneur, etc.

Tout cela ne faisait pas avancer les affaires, et, le 23 mars, le Conseil d'Etat fit parvenir à Barthélemy une nouvelle et plus pressante réclamation !.

Monseigneur,

Dans la lettre que nous avons reçu de V. E. le 3 de ce mois, elle a la bonté de nous donner l'assurance qu’elle a pris, relativement à l’endroit des sels de Lorraine sur lesquels notre direction a fait des avances considérables, des mesures afin que le préposé de l’entrepôt de Thann nous en expédiât sans retard quelques voitures par Bâle dans les premiers jours du mois, de manière qu’il nous en parvint 150 tonneaux jusqu’à la fin du mois. Maintenant notre direction des sels vient de nous faire le rapport désagréable, qu’il n’est encore rien arrivé et qu'il n’y a point d'apparence qu'il en arrive bientôt. Nous nous croyons donc forcé de recourir encore à V. E. dans la persuasion

! Jbid., t. 425, f° 27.