La question du sel pendant la Révolution

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les pêcheurs et négociants seront tenus de déposer lesdits sels dans des magasins, sous leurs clefs et celles des préposés de l'Administration des douanes nationales, pour y rester surveillés jusqu’au transport sur les navires ou bâteaux pêcheurs, et jusqu’à l'instant de leur départ.

Les fraudeurs encourront les peines prescrites par les ordonnances relativement aux autres marchandises prohibées, à l'exception néanmoins de toutes peines afflictives.

3° Le transport des sels étrangers destinés à l’approvisionnement des pêcheurs, ne pourra être fait que par des navires et bâtiments français, dont le capitaine et les deux tiers au moins de l’équipage soient français.

Déjà le 23 avril 1790, Dupont avait déclaré que le sel du Portugal était nécessaire à la salaison de la morue et qu’il fallait en permettre l’usage aux pêcheurs français. L'Assemblée renvoya cette proposition au Comité des finances; elle semble y avoir dormi jusqu’à la fin de la Législative.

En automne 1702 la question du sel étranger revenait à l’ordre du jour. Le 18 octobre, Guadet donna à la Convention lecture d’une Pétition des pêcheurs de morue à la côte et au banc de TerreNeuve, qui demandaient une loi les autorisant à s’approvisionner de sel à l'étranger pour le besoin de la pêche !. — Peu après furent publiés plusieurs écrits relatifs à la même question ?.

Deux groupes d'intérêt s’y heurtent et essaient de gagner

1 Archives parlementaires, t. LIL, p. 552.

2 Archives nationales, À D vi 572.

Pétition des citoyens-armateurs du port de Saint-Malo, pour la pêche de la morue sèche seulement, en extraction des sels étrangers pour la pêche de l'été pror chain seulement, attendu la mauvaise récolte, la mauvaise qualité et le prix excessif des sels français de cetle année. 9 novembre 1792.

Observations du département de la Churente-Inférieure sar lu pétition de quelques armateurs de Grand-Ville et de Saint-Malo, à effet d'importation de sel étranger, adressées à la Convention Nationale. s. L s. d.

Extrait d'une leltre écrite par Bertrand, fils ainé, négociant de Marennes, à Lozeau, député à la Convention. 4 décembre 1792.

LAMATHE. La vérité aux députés. Du commerce, de la pêche de la morue sèche. Réflexions rapides sur la pétilion présentée à la Convention nalionale en dute du Æ novembre 1792, par les négociants de Saint-Malo, pour obtenir l'introduction en France du sel étranger. SAS?