La question du sel pendant la Révolution

ÉRESbUE.

et même exercé de manière à empêcher tout haussement considérable de prix, ne donne pas l’un dans l’autre le profit d’un sol par livre de sel. Car les négociants qui font ce commerce ne sauraient retirer de leurs capitaux, qui sont bien moindres que ceux de la Ferme générale, un intérêt suffisant, ni de leur travail un salaire proportionné à leurs besoins, s'ils y gagnaient en général moins d’un sol par livre; quoiqu’en général aussi leurs transports en petites masses et les frais de leurs agents sur ces petites masses soient plus dispendieux que ne seront ceux de la Ferme générale, sur des masses moins divisées. Il est impossible enfin que, dans ces deux premières années, le commerce libre ait assez d’activité pour que la Ferme générale, qui a ses magasins sur place, ne soit pas encore sûre de fournir environ les deux tiers de la consommation, qui ellemême sera fort augmentée par l’usage du sel pour les bestiaux et par l’accroisssement du commerce des salaisons.

« La Ferme générale devra un compte journalier de ses opérations. Elle en devra le profit à l'Etat, sous la seule réserve d’une remise proportionnée à ses peines; ce n’est pas avec elle une condition nouvelle : déjà et depuis longtemps elle n’a que le nom de ferme, et n’est qu’une régie à partage de bénéfices, obligée, pour constater ces bénéfices, de mettre tous ses travaux, ses livres et ses correspondances sous les yeux du gouvernement. Le profit d’un sol par livre de sel qu’elle fera sur le prix moyen, en donnant, en chaque lieu, le sel au même prix que le commerce le plus libre et le plus animé, quelquefois à prix inférieur, doit produire environ 10 millions. |

« Les fermiers généraux, qui se sont flattés jusqu’au dernier moment, ou que l’on pourrait établir une gabelle graduée, ou même qu’on pourrait étendre sur tout le royaume une gabelle très modérée, ont repoussé, autant qu’il l'ont pu, cette idée d’un commerce libre, qui semblait l'arrêt définitif d'extinction d’une branche de revenu que l'habitude de la régir fait regarder à ses administrateurs comme très utile au public.

«Ils ont estimé beaucoup moins que votre comitéle profit de la vente libre ! dont ils dévraient rendre compte à la nation. Mais, ou ce commerce sera aussi profitable qu’on vient de le supposer, et

! On verra plus loin que c’est la Ferme générale qui avait, mieux que le:

Comité des finances, pressenti les conséquences de cette proposition.