La Révolution française (1789-1815)
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seule la Cour absorbait chaque année les deux tiers des impôts.
Mais, quoique le besoin de réformes fût alors commun à tout l'Occident, c’est-à-dire aux grandes nations associées depuis Charlemagne dans l'œuvre de la civilisation générale, France, Italie, Espagne, Angleterre, Allemagne, comme le prouvent les efforts des Pombal, des Campomanès, des d'Aranda, des Joseph II, et surtout du grand Frédéric : c'est en France qu'il s'était caractérisé, et que le double mouvement de décomposition du régime ancien, ou d'émancipation théologique et politique, et de recomposition du régime nouveau, c'est-à-dire du développement simultané de l'industrie, de la science et dela philosophie, était le plus avancé; c’est pourquoi elle devait avoir l'initiative de la crise, ou de la Révolution.
Tout l'indiquait: et la mémorable expulsion des Jésuites, en 1764, sous Louis XV, par cette royauté même qu'ils voulaient rétablir dans son ancienne suprématie ; et l'avortement de la grande tentative faite par Turgot, de 1774 à 1776, qui indiquait assez la nécessité d'une énergique intervention nationale contre les abus monstrueux désormais inhérents à la politique rétrograde ; et la guerre d'Amérique, qui témoignait hautement del'universelle disposition des esprits francais envers l’ébranlement décisif,
Amenée par l’irrévotable décomposition de l'ancien régime, la Révolution se présenta donc, dès son début, comme étant surtout destinée à opérer une régénération directe de la société occidentale, idées, mœurs, institutions, d'abord et surtout en France ; régénération pour laquelle la destruction, quelque indispensable qu'elle fût. encore,:néétait cependant qu'un préambule secondaire.
Or, comrne nous l'avons déjà fait pressentir, la doctrine