La Révolution française (1789-1815)
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organique nécessaire pour assigner le véritable caractère de cette reconstruction n'étant alors ni constituée, ni répandue, la philosophie négative, ou révolutionnaire, élaborée dans les trois siècles précédents, se présentait seule pour diriger le mouvement, et l'on peut juger par avance de son insuffisance à cet égard, puisqu'elle ne savait que pousser à énerver et à atténuer de plus en plus les anciennes autorités, soit à considérer comme étant la solution définitive du problème social actuel d'apporter à leur action des restrictions de plus en plus accusées, sans prétendre aucunement à les remplacer définitivement elles-mêmes par les éléments de l'ordre nouveau, c'est-à-dire par un sytème philosophique et politique où les savants et les industriels, en vertu d'idées positives et de dispositions sympathiques et pacifiques à eux propres, auraient la direction de la société ; système qui supposait nécessairement la substitution de la république à la royauté.
L'inévitable ascendant de la doctrine critique devait donc assurer, pendant la grande crise, la prépondérance sociale aux métaphysiciens et aux légistes (et, parmi ceux-ci, non plus aux juges, définitivement incorporés à l'ancien régime, mais aux avocats), enfin aux publicistes et aux littérateurs capables de propager par la parole et par le livre ou le journal les conceptions des penseurs révolutionnaires.
Mais avant d'apprécier dans son ensemble cette Révolution, dont nous venons d'indiquer le caractère général, le siège principal et les agents spéciaux, nous devons revenir en arrière et dire quelques mots de la grande ten-
déjà parlé.