La Révolution française (1789-1815)
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lasse enfin de se voir condamnée à toujours craindre, suivant une irrésistible alternative, ou la honte de ses armes, ou la défaite de ses plus chers principes.
« Cette grande catastrophe ne devra finalement laisser à la nation francaise d'autre éternel regret que den y avoir pris qu'une part trop passive et troptardive, au lieu de prévenir un dénouement funeste par une énergique insurrection populaire contre la tyrannie rétrograde, avant que notre territoire eût pu subir, à son tour, l’opprobre d’une invasion que notre déplorable torpeur rendit seule alors inévitable. La forme honteuse de cet indispensable renversement a constitué, depuis, l'unique base sur laquelle il soit devenu possible d'établir, avec une sorte de succès passager, une spécieuse solidarité entre notre propre gloire nationale et la mémoire individuelle de celui qui, plus nuisible à l'ensemble de l'Humanité qu'aucun autre personnage historique, fut toujours spécialement le plus dangereux ennemi d’une Révolution dont une étrange aberration a quelquefois conduit à le proclamer le principal représentant (4). »
Il n’est pas inutile de rappeler ici que l'auteur écrivait ces lignes en 4841, à une époque où florissait le culte du « grand homme ».
Sans parler du retour des cendres et des hymnes de Béranger, disons que jusqu'à l'avènement du neveu, des hommes comme Quinet, Victor Hugo, etc., furent chaudement pour l'oncle; par ceux-ci, que l'on juge du reste.
Ce n’est que bien plus tard, après le coup d’État de 1851, que commencèrent à paraître sur le martyr de
4, Auguste Comte, Cours de Philosophie positive, tome VI, pages 386 à 396.