La Révolution française (1789-1815)
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Suinte-Hélène des travaux d'analyse historique plus conformes à la réalité. Il est à regretter que leurs auteurs ne se soient pas plus tôt et plus profondément inspirés du jugement porté par le fondateur du Positivisme.
Celui-ci et son homonyme Charles Comte, avocat et publiciste, l’'économiste Dunoyer, Benjamin Constant, Lamartine, Châteaubriand, avaient été à peu près les seuls irréconciliables de marque sous la Restauration et sous Louis-Philippe, pendant que les Démocrates s’alliaient, dans un fallacieux espoir d'opposition et par un véritable inceste politique, avec ces mêmes Bonaparte qui venaient d'égorger la République (1). Or, n'est-ce point cette défaillance fatale qui, plus tard, permit l'avénement de Napoléon II? Car le socialisme de Ham se produisit, en effet, sous la bannière de ce libéralisme qui naquit, en 1815, d'un tel rapprochement.
Auguste Comte était donc bien réellement autorisé, malgré le reproche qu'on lui en a fait, à associer la nation francaise elle-même à l'énergique condamnation qu'il avait portée contre Napoléon I°, et à dire dans son Système de politique positive :
« Envers la guerre, le principal reproche de là postérité doit concerner l'opinion francaise, au lieu de rester concentré sur un dictateur empirique, entraîné par son instinct militaire, dont le public'pouvait aisément contenir l'essor. Car il suffisait, au début de la déviation, de blâmer dignement la spoliation de l'Italie et l'invasion de l'Egypte ; tandis que cette double oppression excita parmi les Français un enthousiasme unanime, surtout chez les lettrés. Quand l’occupation provisoire de la Belgique et de la Savoie eut constaté la pleine efficacité de
1. Histoire du second empire, par Taxile Delord, t Ier, p. 5-6.
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