La Révolution française (1789-1815)

PT

APPENDICE

DANTON (1)

MESSIEURS,

Nous devons d'abord remercier le conseil municipal de la ville de Paris de l'initiative pleine de courage et d'audace par laquelle il a décidé l'érection d’une statue à Danton. — Je dis audace, car il lui a fallu ainsi remonter tout un courant de préjugés contre cette grande mémoire. — I] faut l’honorer aussi de la sage fermeté avec laquelle il a réalisé un tel pro-

jet.

Je dois encore spécialement remercier ce singulier conseil municipal de l'originalité, à la fois spirituelle et élevée, avec laquelle il a appelé à participer à cette inauguration les positivistes et leur chef : des gens qui ne sont ni catalogués ni estampillés. Cela n’est point vulgaire.

Sans doute, depuis trente ans, nous poursuivons la réhabilitation de Danton. Les travaux du docteur Robinet sont connus de tous : il a apprécié l’homme privé et l'homme public, ila montré l'homme de gouvernement et de diplomatie. Moi-même, en donnant la théorie de la Révolution, j'ai lié Danton à la chaîne des destinées de notre patrie. Cela est vrai; mais nous n’avons rien d'officiel, et nous savons autrement que par définition. Il fallait oser, et le conseil municipal à montré là une haute indépendance d'esprit. Il savait aussi que, en m'appelant, il acceptait, sans en prendre là respon-

4. Discours prononcé par M. P. Laffitte le 14 juillet 1891, lors de l'inauguration de la statue de Danton, à Paris. (V. Revue Occidentale, n° de septembre 1891).