La Révolution française (1789-1815)

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l'Assemblée, sur les travaux de ses comités, et doit être considéré comme son véritable chef. Ensuite elle eut un grand orateur, un porte-voix illustre, quoique non pas un politique réel et honorable, Mirabeau, esprit aussi brillant que peu profond, nature puissante, mais astucieuse et corrompue! Elle eut un homme d'épée : Lafayette. Enfin elle compta beaucoup d'autres capacités dans l'ordre législatif, administratif et politique, les Bailly, les Duport, les Lameth, les Barnave, les Chapelier, les d'André, les Thouret, les Desmeünier, etc..

Néanmoins, en dépit de son ardente aspiration vers une régénération totale de la société française, malgré la vigueur avec laquelle elle procéda au déblaiement des institutions de l’ancien régime, elle crut que la conservation de la royauté était nécessaire, compatible avec la réforme qu'elle poursuivait, et qu'il était suffisant de la restreindre et de l’énerver.

C’est cette illusion inouïe qui donna à toute dette phase de la Révolution son caractère incomplet et préliminaire, malgré les résullats considérables qu’elle obtint, mais qui fussent devenus eux-mêmes incertains, sans l'effort décisif effectué dans la phase suivante par la Convention.

La première Assemblée nationale francaise dut done constamment s'efforcer d'établir chez nous, malgré la différence profonde des antécédents historiques et des dispositions actuelles, la constitution anglaise, en prenant notre haute bourgeoisie et l'Eglise gallicane à la place de l'aristocratie et du protestantisme britanniques, pour y faire contre-poids, soi-disant, à la royauté.

De là cette fatale détermination qui amena la Constitution civile du clergé et la séparation croissante des chefs industriels et des masses ouvrières placées sous leur patronat et associées à leurs travaux, afin d'unir de plus

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