La Révolution française (1789-1815)

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10 août au 16 germinal an II (mort de Danton), qui constitue la période décisive et caractéristique ; la dernière, d'avril 1794 à 1815, de l'avènement officiel de Robespierre à la chute de Napoléon I°', phase essentiellement rétrograde, qui consomme l’avortement de la Révolution; la France étant restée depuis dans un statu quo caractérisé par des alternatives d’anarchie et de rétrogradation. Préparés par les cinq siècles d'évolution antérieure, l'Occident et surtout la France étaient mürs pour cette grande transformation, mais il fallait une occasion pour commencer le mouvement, ce fut la convocation des Etats généraux, presque universellement demandés, et dont la royauté prit forcément l'initiative.

On sait au milieu de quels enthousiasmes et de quelles espérances les députés du Tiers furent choisis.

Cette élection, vraiment solennelle, était du reste facile.

Dans une génération instruite et élevée par la philosophie du xvnr° siècle, pleine de lumières et de sentiments généreux, d'intentions pures et de désirs du bien public, dans cette partie de la population qui était bien réellement l'élite de la nation, les électeurs du deuxième degré n'avaient qu'à prendre pour ainsi dire au hasard, avec la certitude de bien tomber.

Aussi la Constituante, qui dura du 5 mai 1789 au 30 septembre 1791, eut-elle pour se diriger et se faire entendre des individualités de la plus haute distinction.

D'abord, un homme d’une force incontestable en politique, sinon tout à fait un homme d'Etat, l'abbé Sieyès, le père de la Constitution de 91, esprit très éclairé, déjà consacré par la popularité d'un écrit justement célèbre. Il exerca la plus grande influence sur les discussions de