La Révolution française (1789-1815)

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effectué par Paris, sur la demande et à l'instigation des dé-

artements. En effet, dans la discussibn surla mise en accusation de Lafayette (8 août 1792), la Législative ayant repoussé la proposition par 406 voix contre 224, sur 630 votants, ilest bien certain quesansl'insurrection dela capitale elle n'aurait jamais consenti à la déchéance du roi.

Avant de clore sa session, la Constituanteavait décrété, sur la motion de Robespierre, qu'aucun de ses membresne pourrait faire partie de l'Assemblée qui allait lui succéder. Cette mesure, assez injustifiable en soi, était cependant opportune au point de vue révolutionnaire, car elle ne pouvait manquer d'introduire à la Législative des hommes nouveaux etnécessairement plus avancés, plusfermes que les constituants.

Ces hommes nouveaux, sous la qualification générale de Girondins, devaient aussitôt se trouver en face d'un parti très dangereux, celui des constitutionnels, ou Feuillants, dirigé, hors de l'Assemblée, par d'anciens députés, Adrien Duport, Barnave, les Lameth, etc. Il préconisait l'expectation, par respect pour la loi, en face des menées évidentes des ennemis intérieurs et extérieurs de la Révolution, émigrés, .coalisés, prêtres réfractaires et courtisans, sans parler des ministres et de la famille royale.

Cette division caractéristique, si fortement accusée au sein de l'Assemblée législative, existait naturellement aussi dans la nation elle-même, et s'y trouvait encore ageravée par l'hostilité et le machiavélisme de la Cour, railiant autour d'elle toutes les forces contre-révolutionnaires et se montrant chaque jour plus hostile envers l'ordre nouveau, de manière à mettre finalement hors de doute la nécessité de l'abolition de la royauté.