La Révolution française (1789-1815)

VAL

VIII

Quant aux Girondins, les appelants du jugement rendu contre « Louis Capet », comme on disait en 93, pour bien comprendre la décision que l’on fut forcé de prendre à leur égard, il faut se rappeler la situation extérieure et intérieure de la République dans les premiers temps de son avènement.

Tandis que la guerre éclatait au dehors, à l’intérieur, une partie très considérable de la France, de ce pays encore si monarchique et si catholique, surtout dans les campagnes, élait opposée à la Révolution.

La doctrine politique dirigeante empéchait tout gouvernement, au moment où il devenait indispensable qu'il y en eût un très fortement constitué.

Non-seulement le pouvoir exécutif se trouvait entièrement subordonné au pouvoir législatif, mais l'organisation municipale était pour ainsi dire indépendante de l'Etat.

Il y avait là un danger profond, caché à presque tous les yeux, mais qui devait se faire sentir et se traduire en faits redoutables aussitôt que l'attachement à la révolution ne serait plus dans sa ferveur primitive. Car la majorité électorale étant rétrograde, sous les Girondins comme sous les Constituants, la laisser se prononcer librement en politique et surtout concourir au gouvernement, c'était perdre la situation.

On le vit à Caen, Lyon, Toulon, Marseille, Bordeaux, lorsque les Girondins vinrent y faire appel à la souveraineté nationale contre la Convention. On le vit plus tard encore, et bien souvent, lors du renouvellement de nos différentes assemblées, sans parler de nos changements