La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815
18 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES
dit-il, en sacrifier une partie pour sauver l'autre. L'accord ne put donc se faire. On en appela contre lui à Paris et à l'opinion publique (1).
Mais, plus encore que l'argument tiré de Rousseau, si puissant par sa simplicité et son apparence de rigoureuse logique, la haine de l'aristocratie avait déterminé ceux des députés du Liers que la crainte des vengeances populaires n'avait pas déjà convaincus. C’est le temps où de Sade signalera « les repaires dégoûtants de l’aristocratie expirante », où la caricature pendra les aristocrates à Lanternopolis, dénoncera « l’Assemblée des aristocrates où l'harmonie des aristocruches », professera la « consultation de la faculté sur la maladie de la princesse de l'aristocratie jugée incurable ». € Lorsque M. de Lally proposa à l’Assemblée nationale une Cour plénière et deux cents places de sénateurs à vie el à la nomination royale, écrit Camille Desmoulins, dans son Discours de la Lanterne aux Parisiens, lorsqu'on fit briller ainsi à tous les yeux deux cents récompenses pour les traîtres, comment les Chapelier, les Barnave, les Petion, les Target, les Grégoire, les Robespierre, les Biauzat, les Volney, les Mirabeau… el tous les Bretons, comment ces fidèles défenseurs du peuple n'ont-ils pas déchiré leurs vètements en signe de douleur? Comment ne se sont-ils pas écrié : il a
(1) Thiers. Histoire de la Révolution, LT, édit. de 1838, p. 145 et suiv.