La Serbie

Pc GET né

. Au dernier moment, Charkes Ier Spontané.)) tit appel au comte Andras5y, sp trouver en la personne de lamhitieux magnat hongrois le « Sauveur » prédestiné dé la Mônarchie, Hélas, Ta planche

de salut sur laquelle comptait cette fois-

Pinfortuné souverain m'était qu'une Épave vérmoulue, Lanibition du jeune magnat wétant en rapport.avec ses Capacités. Celles-ci. auraient-elles _él6.d'ailleurs plus grandes que cela n'aurait. pas changé. le sort de l'empire. Il était déjà trop tard pour opérer le sauvelage du navire à mille trous Pâttänt pavillon jaune et noir. ;

Pilété maladroit Andrassy'donna un violent coup de barre à gauche, cassa Le gouvernail et le bateau s'en alla à la dérive, En offrant à l'Entente la paix séparée, il priva la Monarchie de l'appui de PAllemagne, le seul sur lequel elle püt encore compiler, sans lui procurer celui de lEntente, Agissant séparément pour conclure la paix, il éspérail Pobténir ainsi plus vite et aux meileures condilions, €SCoMptant que sa ruplure avec PAllemagne serait jugée comme ‘une circonstance atténuante. Or, le nom du comte Andrassy, rappelant au monde ur passé germanophile, ainsi que les ‘convictions personnelles. qu'affichait encore récemment Andrassy fils, rendaient aux Alliés sa dernière démarche par trop suspecte. L'opération qu'il avait entre-

rise pour guérir la Monarchie ‘était lun excellent moyen, à une seule condition : celle de réussir, mais elle ne réUSSit pas.

Il entendait faire ee qu'on a l'habitude dappeler en chirurgie une opération césarienne. 11 s'agissait de rompre avèc

l'Allemagne pour sauver J'Autriche-Hongrie

et sa dynastie, Il se proposait en même temps de sacrifier JAutriche pour sauver l'intégrité de la Hongrie. Il ne sauva rien et eut juste le temps de se sauver Juimême. De cette’ aventures son auteur be tire avec un préjugé de mioins et une honte de plus. Aussi Les politiciens austrohiongrois qui commencèrent cetle guerre par la violence la terminèrent par la trahison, La trahison finale commise par Andrassy vis-à-vis de l'Aliemagne est le digne épilogue de la tragédie qui débuta par le crime de Tisza et de Berchtold vis-à-vis de la Serbie. Du reste la trahison est bien

dans Ja tradition magyare. Pour ‘la deuxième fois, en cinquante anis, les Hon-

is trahissent en capitulant. Ce fut en 1867 que les hommes d'Etat magyars, le père d'Andrassy en. tête, trahirent les principes proclamés par Kossuth lors de la Révolution de 1845, en acceptant des mains des Habsbourg. leurs bourreaux; leur semiindépendance. Le dualisme ne fut en fait qu'une forme déguisée de la vassalité hongroise vis-à-vis de l'Autriche. Mais qu'importail à ces politiciens sans principes la question de la dignité nationale et de la liberté lorsque T'abdication de leurs principes leur asst sait La domination sur Îes nalionalités non magyares en Hongrie? L'autre jour, lorsqu'il offrit à l'Entente de trahir l'Allemagne, son alliée d'hier, Andrassy fils ne fit que suivre une tradition de sa famille et de son peuple, Pa rmi les seigneurs hongrois, Andrassy passe pour être un esprit libéral. Néanmoins, ce n’est que lorsqu'il vit la Monarchie « in extremis » qu'il offrit de reconnaître les Etats nationaux : tchèque et yougoslave. Le libéralisme improvisé du comte Andrassy Tappelle le démocratisme du comte Carolyi.

FEUILLETON

Hommage aux Serbes

A mon ancien

Eug.-A. Naville | et âme, à la cause toutes du secours

sacré, COrTPS noble entre serbe.

Quelle race magnifique à Serbes vous nous offrez! Vous venez de délivrer Belgrade et sa basilique.

Effort merveilleux,

Vos morts ont dû vous Ù pour si vile traverser li votre pays héroïque:

camarade et ami

tragique ! aider

fs, Du tréfonds de la douleur

vous voici donc remontés < dans la splendide lueur

d'une immense apothéose de la fée Liberté!

‘4 novembre 1918. :

3 ' ï entente

Justice, enfin tu limposes |

Le dernier chancelier ae l'empire dualiste

“le | Les deux seigneurs se valent comme

hommes de principes. Le pseudo-libéradisme du premier ne cède En. Tien, au pseudo-démocratisme du second. Tous les deux tendent par leurs manœuvres polir tiques à sauver. l'intégrité de J'Etal millénaire et sôn-« droit-historiqiue"» d'opprimer les autres peuples. Selon eux, la Hongrie, en vertu de son existence millénaire, ne devrait: pas partager.le’ sort de. l'Autriche. Or, c'est précisément leur caractère féodal et archaïque qui les campromet loutes les deux aux yeux des peuples qu'elles diominent : Elles. doivent disparaître pour avoir

trop duré : sanis LÉ Juer : sensiblement.

Il serait intéressant de rappeler ici les doctrines politiques professées durant la guerre par le dernier chancelier de. l'Au-

triche-Hongrie. Dans le numéro de Pâques

(1916) de. la « Neue Ereie Presse »_ dy Vienne, il publia un articie intitulé: « Une bonne et une mauvaise, paix », (OÙ, En DE

clamant: une. paix sur. la baise du « sÉetu quio », il se prononça, en principe. contre Les amnexions, Mais il ajouta aussitôt qu'il faudrait distinguer entre les annexions politiques pour la plupart nuisibles au pays qui les opère et les annexions nécessaires imposées par des nécessités militaires el des raisons géographiques. -@L Sira-

pour ons . £ tégiques. Ges dernières ne sonf, selon An-

drassy, que Lrès légitimes, puisqu'on ne les-fait pas dans un but impérialiste, mais dans un but purement défensif. Cest ainsi que l'Autriche, en 1908, Fut obligée dannexer les deux, provinces serbes de la Bosnie-Herzégovine,. car c'était là le seul moyen pour elle de « conserver » la Dalmalie (une province serbo-croate où.Pon ne trouvera, pas un chat magyar).

Elle occupa le Sandjak, afin de conserver la Bosnie. Et ainsi de suite jusqu'à Salonique et l’Asie-Mineure. Ce n’est pas pour conquérir qu'Andrassy vioulait des annexions; mais pour GAONSETVEr >. Cest probablement en se basant sur dés formules pareilles que Tisza, lui aussi, voulait annexer la Serbie.

Tautil s'étonner alors de ce que JEntente refusa d'accepter les dernières. propositions du comte AndrasSy, connaissant bien l’esprit dans lequel ces propositions furent conçues? Andrassy en était pour ses frais et il tira les conséquences de ce refus Mais la comédie m'est pas encore finie. Il reste encore un acteur sur la scène, C’est le comte Carolyi. qui pour témoigner de son amitié envers les nations tchléco-slovaquels et vougoslaves se propose de leur envoÿer à chacune un ambassadeur magyar. Quel honneur que d'avoir la prieur du jardin diplomatique hongrois!! Pourtant les na tions slaves préfèrent que Carolyi leur rende les terres peuplées par leurs ca-nationaux ét qu'il garde ses ambassadeurs.

M. D. M.

La fin de Tisza

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Le comte Etienne ‘Fisza, assassiné la semaine dernière dans son appartement, était le fils de Kotoman Tisza, lequel, surnommé «père de la corruption », gloritia l'époque de la « Convention, »| de 1867 par la magiarisation Ja plus. violente ct, en 1888, menaça la Russie de la guerre Hs elle intervenait militairement dans lé conflit autour de la candidature de Ferdinand de Cobourg au trône bulgare. Bismarck n'aurait pas été défavorable à.cette guerre, mais elle fut empêchéel

__ Est-ce vrai, Ô Lazare, vatz?

Ip ss nce , qui s'est con- Prince,

mes frères,

— Ïl est vrai, à la tête de mon armiée. ! Viens

rêter

# +% L'aube s’est levée sur la blanche ville. Avant elle, la tzarine est descendue près des remparts. siens, Youg-Bogflan s'avance. L'âge a mais non courbé son front auguste. La tzarine s'approche de Jui : _ Mon père! vous qui partez, bénissez-moi.! Mais, le vieux guerrier; absorbé par ses pensées, regarde au loin. Il passe sans voir et

‘À In tête des blanchi ses cheveux,

L'armée défile lentement.

É . Les cavaliers lont leur

PICTET.

LA SERBIE

gue allemande dans l'armée,

-nand fut le seul haut personnage officiel ‘qui

EL,a tzarine NLilitza

La tzarine est entrée dans la salle que tu veux quitter Krouché-

couronné des Serbes, est-ce vrai, que

demain pour Kossovo, emmenant lous tes chefs avec loi? Ah! du mibins, des neuf Youyoviteh, laisse-moi un ide

pour me soutenir et nencourager.

Militza, que je pars demain pour Kossovo

aux remparls de Krouchévatz,, dès l'aube. SE . Tu verras passer es neuf frères, et tu ‘pourras arcelui que lu auras choisi.

jance de guerre. Le Sur un alezan chamarré d'or, s'avance le noble Bochko,

aîné des Yougovitch.. Il porte haut l'étendard de Serbie,

De la pomme qui le domine rayonnent des croix d'or.

par la prudence d'Aléxandre: IL. Cependant, Etienne Tisza n° hérité de son père cette idée d'une guerre contre la Russie,

Quoique Magyar fervent, il s'appliqua, devenu ministre président, en 1903, À maintenir la Nan

qui luttait pout l'introduction du magyar comme langue de commandément. Dans ses eflorts pour le changement du règlement, il ne reculait devant aucun, moyen. Ainsi, le président de la Chambre, Perczel, -dut, au milieu. des débats, agiter BOL mouchoir pour appeler aux voix! En 1905, Tisza fut renversé, mais soin activité Lui avai valu la confiance ‘illimitée de François-Jioseph. En 1911, Weckerle-ayant diserédité le parti dé Kios5suth, Tisza aida le comte Khuen-Hedervary à créer le parti «du travail», “dont il resta le chef jusqu'à sa mort. Comme président de la Chambre, il -se -Signala ” surtout # en faisant mettre à la porté. para. -polidéz :les “députés désagréables. Mais c'est surtout le cas suivant qui souleva la plus ayant manqué Le trains ordre télégraphique et, de plus, punit tous les fonctionnaires qui s'étaient Iopposés à ce pouvoir arbitraire, landis, qu'il récompensa tous ceux qui avaient enfreint La loi pour lui être agréable, ce, qui poussa le député Kovacs à tirer sur lui.

Chose importante: l'archiduc François-Ferdi-

no félicita pas lé ‘comte d'avoir échappé à Ja mort, Tisza s'en vengea en permettant à la police de Saraïevo, si vigilante d'ordinaire, de livrer l'héritier du trône à la conspiration de quelques jéunes désespérés yougo-slaves. |

En. 1913, Tisza montrae son ‘eynisme à l'égard des Balkans, déclarant qu'il valait mieux. pour la Serbie et la Bulgarie se baitre qua (ler mander un arbitrage à la Russie, un tel atbitrage n'étant ni dans l'intérêt de l'Autriche Hongrie, ni dans celui de la souveraineté dis Etats balkaniques. C'est ce même cynisme qui lit de lui, sinon le principal instigateur, du moins le plus énergique défenseur “du jameux Ütimatum. à -fa. Serbie.

Pourtant, dans son discours du 22 bctobre de cette année, Tisza fit savoir que ce n'étail pas laitentat de Sarajevo qui ‘fut la: cause de la guerre contre la Serbie et que, d'ailleurs, Lui, Tisza n'avait point désiré cetie guerre, mon: pas qu'il aimât beaucoup la Serbie, mais parce, que l'accord! passé. à celte époque avec. la Bulgarie rendait celle guerre supérflue. De ce discours si intéressant on peut done conclure ceci: Prévisément, le 28 juin, le Monarchie et la Bulgarie étaient de connivence pour que celte” dernière restât dans une neutralité amicale envers la Roumanie au cas où celle-ci attaquerait Ja Russie en commun avec les Empires centraux gt pour qu'elle atlaquât la Serbie si celle-ci venait en aide à la Russie. De cette révélation, il résulte .que toutes les hésitations bulgares en 1914 et 1915 n'étaient que pure feinte, la Bulgarie étant liée à la Hongrie depuis 1914.

11 semble done que ce soit de Berlin que T'Autriche-Hongfie a reçu l'impulsion ‘de f'ünsiolent, ultimalum, et que Tisza n'a fait qu'y consentir, craignant le scandale mondial d'un: procès public contre auteurs de Fatlental de Saraïevo, procès qui aurait mis au grand jour sa propre culpabilité et celle de la police de ‘cette ville

Avec Tisza est mort un fils féroce de cetle puszia magyare qui, pendant mille ans, a Oples peuples limitrophes; en sa personne A Spmrbré l'oligarchie magyare, tout ce rêve millénaire d'un «Etat hongrois uni». sATITR ‘

Dr. Milovan GRBA.

es

Félicitations de M. Korochets

M. le Dr Anton Korochets, président du Conseil National de Zagreb, qui se trouve .actuellemient à Genève à la tête d’une délégation yougoslave, vient d’adresser à M. Pachitch, ministre-président de Serbie, le télégramme fsuivant:

du tonseil :

lux (pars

Enfin,

sans entenÿgref Militza.

brisant l'opposition

grande-indigna tion. Unñn#our,Tisza le fit revenir par

IL est tout enveloppé par létoffe isaye __ Bochko! s'écrie la tzarine, à frère, La tzar Lazare m’aulborise Pour que je ne sois point seule, confie à un autre la che _ De le remettre j'en pour fuir la bataille, un Yougovitch s’est retiré. . Retourne, sœur, vers La blanche tour.

Pour moi, je dois mourir, pour affirmer ma foi.

L'armée défile lentement.

Militza, tremblante d'anxiélé, voit passer Elle n'a pas le courage de leur parler, jointes les supplient. Eux, fixés vers celte plaine où

et tu cours la mort! Par pitié pour toi el pour moi, _ Que diraient mes frères, s'ils me voyaient revenir Ce n’est pas le fait d'un Yougovitch. td Tous sont liés par le même destin! 14 En voyant partir le dernier de ses frères, La izarin® défaille, plus blanche que par sa parure de cygne. . L'armée défile lentement. Le tzar Lazare monte son haut coursier de Ses armes jettent des éclairs. | Il aperçoit Militza, et, celui qui porte en son cœur le deuil de son peuple et souffre de toutes les ‘douleurs se sent pris, pour celle qui pleure, d'une immense P

Lundi 11 Novembre 1918 — No: 42

Son Excellence M. Pachitch, Président

-: du Conseil des Ministres du Royaume

de Serbie, Paris. :

À la nouvelle que la viclorieuse armée serbe a libéré la capitale, notre fière Belgrade, 8i durement éprouvée, les cœurs vibrèrent dans toute la Yougoslavie. Permettez-moi d'être un faible imterprèle de cet enthousiasme national général el de féliciter l'héroïque armée serbe, le peuple martyr serbe et toute la Yougoslavie qui voit dans cet événement le. gage de. notre heureux avenir commun. 1

Dr Anton KOROCHETS, Président- du Conseil National des Slovènes. Croates el-Serbes.

Gloire à la Serbie

La Gazette dé Lausanne du à novembre écril :

Parmi tant d'événements émouvants et grandioses qui se succèdent avec une {telle précipilalion qu'on ne peut tous les relever comme il convient, il en est un que nous tenons à souligner ici.

Le 1er novembre, la première armée serbe a fait Son entrée solennelle à Belgrade, En même temps, la deuxième armée reloulait. Les Allemands et les Autrichiens. batlus jusqu'à, la. frontière bosniaque. La Serbie presque tout entière était délivrée 45 jours après le commencement de l'offensive sur 1e front macédonien, Cette brève campagne demeurera Pune des plus grorieuses-de celte longue et terrible guerre, si riche en faits d'armes héroïques, "at

Après un martyre de quatre années, la Serbie voit poindre enfin laube de Ta résurrection et des réparations.

C'est Ià pour la conscience universelle une profonde, une intense satisfaction, Tous les cœurs épris de justice. ont baltu plus fort à J'annonce de cette grande nouveile. Tous les Suisses restés fidèles aux tradilions de leurs dieux s’inclinent très bas devant la vaillance serbe, enfin vécompensée: 1

De tous: les” petits- peuples qui furent victimes «de l'impérialisme germano-Llourar rien, le peuple serbe est un des plus. dignes

de respect. Brutalement attaquée par l'Autriche à la suite de linfâme ultimatum

de juillet 1914, la Serbie n'a--cessé.. depuis de donner au monde le plus magnifique exemple de g andeur morale. Sans se laisser abattre par les pires adversités qui puissent assaillif ‘un peuple, elle n'a cessé d'apposer à la férocilé de ses puissants agresseurTs Sa volonté de vivre libre el indépendante, sa.foi inébranlable dans un avenir ‘meilleur. Comme sa sœur en héroisme, ladmirable Belgique, elle n€ s’est jamais résignée à l'esclavage. Avant d'avoir vaincu ses ennemis par les armes, elle les avait vaincus par lespril.

Mais c'est «en! vain que ses bourreaux se sont acharnés. Sur une nalion dont l'âme était immortelle. La Serbie vivait toujours. ÆElle vivait à Corfou, dans sa pelite armée qui se réorganisait avec l'aide de ses alliés, en attendant le jour de la revanche.

Ce jour est venu, Aujourd'hui, le drapeau rouge-bleu-blanc flotte sur Belgrade reconquise. S

Les Suisses qui n'ont jamais cessé de faire des vœux pour la Serbie malheureuse apportent leur hommage d’'admiration et de respect à la Serbie virtorieuse.

GR.

use de l’étendard: daigne m'écouter | à le faire une prière: demeure avec moi et ge de létendard.

aurai garde: on dirait que)

lous ses frères. mais ses mains obstinément, gardent les yeux va se jouer leur destinée.

arrive le dernier des Yougovitch; il conduil les destriers du {zar. caparagonnés d'or. +. F . 1" Fr » = EC _ Voïin! s'écrie Militzal Voin! tu n'as pas Selza ans { SC

reste près de ta sœur !+

guerre.

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